The exhibition "Immaterial/Re-material"

A Brief History of Computing Art ouvre ses portes le 26 septembre

imrm.ucca.org.cnIMMATERIAL/RE-MATERIAL A BRIEF HISTORY OF COMPUTING ART

Publié le 25 septembre 2020

UCCA présente « Immaterial / Re-material: A Brief History of Computing Art » une exposition qui propose une vision de l’histoire de l’art numérique ici dénommé « Computing art », et met à l’honneur quatre générations d’artistes.

Du 26 septembre 2020 au 17 janvier 2021, UCCA Center for Contemporary Art présente « Immaterial / Re-material: A Brief History of Computing Art », un panorama de l’évolution de l’art numérique des années 1960 à aujourd’hui. Cette exposition interroge des sujets qui vont de la condition de l’objet numérique à l’esthétique du machine learning, en passant par la critique de la technologie. Elle tente de redéfinir l’art numérique en s’intéressant à toutes les formes de la création artistique conçues avec des programmes informatiques, des algorithmes, de la générativité. Le commissaire d’exposition Jérôme Neutres, en collaboration avec la commissaire d’exposition Ara Qiu, réunit 29 artistes et duos, pionniers de l’art numérique, avec des acteurs historiques majeurs mais aussi des artistes chinois émergents. L’exposition rend hommage à l’exposition pionnière « Les Immatériaux » de 1985 de Jean-François Lyotard, qui a initié la problématique de l’immatérialité et de la matérialité par rapport aux progrès des nouvelles technologies de télécommunication. En explorant les multiples possibilités de l’art numérique et ses enjeux, « Immaterial / Re-material: A Brief History of Computing Art » voudrait écrire un nouveau chapitre dans l’histoire du champ artistique de l’art numérique en le considérant non seulement comme un médium, mais aussi et d’abord comme un langage à part entière. Cette exposition est rendue possible grâce au soutien technologique du partenaire principal Baidu IA, ainsi qu’au soutien majeur pour l’organisation et les prêts de la Fondation Guy & Myriam Ullens.

Les artistes participant à l’exposition comprennent : aaajiao (né en 1984 à Xi’an), Memo Akten (né en 1975 à Istanbul), Refik Anadol (né en 1985 à Istanbul), Michel Bret (né en 1941 à Lyon) et Edmond Couchot (né en 1932 à Paris), Celyn Bricker (né en 1989 à Liverpool) et Faye Lu (née en 1988 Jilin en Chine), Miguel Chevalier (né en 1959 à Mexico), Harold Cohen (1928-2016 à Londres), Elias Crespin (né en 1965 à Caracas), Fei Yining (née en 1990, Harbin) et Chuck Kuan (né en 1993 à Qingdao), John Gerrard (né en 1974 à Dublin), Ryoji Ikeda (né en 1966 à Gifu au Japon), Peter Kogler (né en 1959 à Innsbruck en Autriche), Lin Ke (né en 1984 à Wenzhou en Chine), Liu Wa (née en 1994 à Pékin), Lu Yang (née en 1984 à Shanghai), Laurent Mignonneau (né en 1967 à Angoulême en France) et Christa Sommerer (née en 1964 à Ohlsdorf en Autriche), Manfred Mohr (né en 1938 à Pforzheim en Allemagne), Vera Molnar (née en 1924 à Budapest), Leonel Moura (né en 1948 à Lisbonne), Frieder Nake (né en 1938 à Stuttgart en Allemagne), Michel Paysant (né en 1955 à Bouzonville en France), Quayola (né en 1982 à Rome), Alan Rath (né en 1959 à Cincinnati), Casey Reas (né en 1972 dans l’Ohio aux Etats-Unis), Daniel Rozin (né en 1961 à Jérusalem), Charles Sandison (né en 1969 à Haltwhistle au Royaume-Uni), Leo Villareal (né en 1967 à Albuquerque aux Etats-Unis), Wang Yuyang (né en 1979 à Harbin) et Yang Yongliang (né en 1980 à Shanghai).

L’exposition « Les Immatériaux » jetait les bases du postmodernisme à travers une création conçue avec les outils de la modernité, qui étaient également capables de la fracturer. 35 ans plus tard, « Immaterial/Re-material: A Brief History of Computing Art » revient sur les origines du « Computing art », interroge notre présent postmoderne, et s’interroge sur les enjeux à venir. L’exposition explore les façons dont la création avec des algorithmes peut aboutir à une re-matérialisation sous des formes qui font écho à des supports traditionnels, tels que le papier et la toile, pour conduire vers des expériences inédites, qui brouillent les frontières entre le physique et l’intangible.

L’exposition est divisée en quatre parties, qui montrent les évolutions du « Computing art » et ses différentes approches. La première partie de l’exposition « Les pionniers de l’art numérique : l’invention d’une nouvelle palette », se concentre sur le travail d’ artistes tels que Harold Cohen, Manfred Mohr, Vera Molnar, et Frieder Nake, qui ont commencé à utiliser des algorithmes dès 1960, avant même que les ordinateurs soient aussi omniprésents qu’aujourd’hui. Dans la partie suivante, « L’art génératif, un langage pour l’infinité », les capacités du numérique sont exploitées pour créer des œuvres d’art autonomes qui transcendent la temporalité d’une oeuvre. Alors que des artistes comme Ryoji Ikeda accordent au code numérique une matérialité en soi, John Gerrard et Leo Villareal alternent simulation et déformation de la réalité, tandis que Miguel Chevalier, Michel Bret et Edmond Couchot et d’autres apportent une dimension d’interactivité à leurs œuvres, chacune devenant ainsi un objet de collaboration entre l’artiste, l’algorithme et le regardeur.

Les questions de paternité de l’œuvre sont abordées dans la partie suivante : « Le laboratoire artistique IA : Quand l’artiste crée la création », qui imagine et questionne le rôle de l’artiste lorsque des décisions créatives sont partiellement confiées à l’intelligence artificielle. Des dessins de Michel Paysant conçus à partir du suivi informatique des mouvements oculaires, à l’utilisation du machine learning par Memo Akten pour décrire l’histoire de l’univers sous forme vidéographique, ces œuvres suggèrent que ces artistes trouvent de nouveaux espaces d’intervention dans les systèmes numériques. Les nouvelles possibilités offertes, mais également les questionnements engendrés par l’usage des nouvelles technologies, sont abordés de front dans la dernière partie de l’exposition: « Illusions et désillusions de l’ère post-numérique ». Des artistes tels que Quayola et Yang Yongliang réfléchissent sur l’expérience contemporaine, en dialoguant par le numérique avec d’autres moments de l’histoire de l’art, quand d’autres, notamment la jeune génération d’artistes chinois, dont Lu Yang, Lin Ke, et Fei Yining (en collaboration avec Chuck Kuan) expriment une subtile ambivalence vis-à-vis de notre monde hyper-connecté, et ce, même s’ils forment la génération numérique et créent des travaux inextricablement liés à la culture en ligne.  

Parallèlement, l’exposition consacre également une section spécifique à l’intelligence artificielle, montée avec le soutien et la collaboration de Baidu IA. Cette partie montre des œuvres interactives et génératrices de Ceyln Bricker et Faye Lu, Miguel Chevalier, et Daniel Rozin, où la présence du spectateur façonne l’expression visuelle de chacune des œuvres.

En présentant les œuvres des pionniers de l’art digital du XXème siècle aux côtés de celles d’artistes qui ont été formés par la technologie numérique, cette exposition veut revenir sur les origines de l’art numérique en questionnant ses formes émergentes et à venir. Malgré les craintes relatives à la perte de contrôle, la collecte intrusive des données et les autres risques potentiels liés à l’accélération technologique, les plus jeunes artistes de cette exposition illustrent avec talent la manière dont même les logiciels et matériels utilisés par le grand public peuvent être réutilisés à des fins créatrices et détournés pour permettre de nouvelles aventures artistiques. Présentée à Pékin, capitale de la technologie numérique qui y est désormais omniprésente au quotidien, et dans un contexte mondial où la résurgence des frontières géopolitiques accentue l’importance des communications « immatérielles », l’exposition offre un aperçu essentiel des réponses que peuvent apporter les artistes face à un monde toujours plus connecté.

Comme le commente le commissaire Jérôme Neutres dans le catalogue d’exposition : « Nous souhaitons montrer la manière dont les pionniers d’hier et les figures émergentes d’aujourd’hui empruntent le même chemin, de l’immatériel au re-matériel, et la manière dont leur vision de l’homo digitalis, la nouvelle civilisation humaine, a évolué. Cette exposition montre que la technologie informatique est un véritable médium artistique, capable de générer un nombre infini de possibles visuels, et non une école expérimentale, ou un mouvement artistique qui s’essoufflera. »

« UCCA est fier d’offrir une nouvelle vision  d’une forme de création artistique qui occupe une place toujours plus prépondérante dans notre vie. Nous témoignons notre reconnaissance aux artistes pour la patience dont ils ont fait preuve concernant le retard induit par l’épidémie de Covid-19, et pour leur créativité dans la réflexion que nous avons menée ensemble pour l’installation complexe de leurs œuvres à distance. Nous sommes heureux de pouvoir approfondir et élargir l’exposition grâce à notre collaboration avec Baidu IA, et de travailler à nouveau avec nos mécènes et fondateurs d’UCCA, Guy et Myriam Ullens, sur ce sujet d’actualité », a précisé le directeur général Philip Tinari.

Catalogue de l’exposition

UCCA publie un catalogue d’exposition bilingue pour accompagner l’exposition, divisée en deux sections : la section « Images » comprend la documentation complète de chaque œuvre exposée, et la section « Textes » réunit des entretiens d’artistes et des descriptions d’œuvres, ainsi que des essais du commissaire d’exposition Jérôme Neutres, du philosophe expert de la technologie Yuk Hui, et du pionnier de l’art numérique Edmond Couchot, qui partage sa vision des débuts de l’art numérique. Le catalogue a une couverture en réalité augmentée unique, et est accompagné d’un site en ligne dédié (imrm.ucca.org.cn), qui réunit des extraits vidéos de toutes les œuvres. Ces éléments élargissent le champ de l’exposition de l’art numérique. Le catalogue physique et le site en ligne ont été conçus par la firme pékinoise loof.design, et le catalogue est publié par la maison d’édition pékinoise Culture and Art.

Mécènes et sponsors

Baidu IA est le partenaire principal de l’exposition. Le soutien majeur de l’exposition provient de la Fondation Guy & Myriam Ullens. Le partenaire stratégique d’UCCA BenQ est le mécène pour le matériel vidéo, et le partenaire stratégique d’UCCA Dulux, qui offre des solutions environnementales pour la peinture murale. Genelec est le soutien exclusif pour le matériel son. UCCA tient à remercier les membres du Conseil de sa fondation, du Cercle International et des Jeunes Associés, mais également ses partenaires stratégiques annuels Aranya, Bloomberg, Barco, Clivet et Active House, pour leur soutien. 

A propos d’UCCA

Le centre d’art contemporain UCCA est la principale institution d’art contemporain en Chine. Convaincu que l’art peut influencer notre vie et transcender les frontières, UCCA offre une riche programmation, composée d’une large gamme d’expositions et d’activités publiques, ainsi que des initiatives de recherche, attirant plus d’un million de visiteurs chaque année. Situé au cœur du quartier 798 de Pékin, UCCA occupe une superficie de 10 000 mètres carrés dans les bâtiments d’une ancienne usine construite en 1957 et rénovée en 2019 par OMA. Le musée d’art UCCA Dune conçu par Open Architecture est sculpté dans les dunes, dans l’enclave balnéaire du complexe Aranya à Beidaihe. Formellement accrédité en tant que musée par le Bureau Culturel de Pékin en 2018, UCCA gère également des fondations à but non lucratif, agréées par le Bureau des affaires civiles de Pékin et le gouvernement de Hong Kong. Parmi les entités commerciales d’UCCA, on compte notamment la plateforme de vente au détail UCCA Store, le programme éducatif pour enfants UCCA Kids, ainsi que la plateforme UCCA Lab, qui réunit différents projets collaboratifs. Ouvert en 2007, et relancé dix ans plus tard en 2017 par un groupe de mécènes chinois et internationaux, UCCA offre à la Chine la possibilité de s’insérer dans le dialogue mondial de l’art contemporain.

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